Lame de fond (un film de Ridley Scott)
Titre : Lame de fond (vo : White Squall)
Catégorie : Film
Réalisateur : Ridley Scott
Acteurs principaux : Jeff Bridges, John Savage, Caroline Goddall...
Date : 1996
Studios : Hollywood Pictures, Largo Entertainment et Scott Free Productions
Durée : 125 min
Les premières phrases : « - Ici, ici, viens là.
- Chuck, dépêche-toi. Tu es prêt ? On y va ?
- Oui, on y va.
- Tu retrouveras tout quand tu reviendras.
- Je sais. »
L'extrait : « Le grain blanc.
- Accrochez-vous.
- Accrochez-vous !
- Chef !
- Ca répond plus.
- Faîtes sortir les autres.
- Il faut sortir.
- Il faut que tout le monde sorte. »
Les dernières phrases : « On ne lui a pas retiré sa licence mais je me demande si un jour il reprendra la mer. Ce dont je suis sûr, c'est que si il le faisait, je repartirais avec lui. Tous sans exception, sans même se poser la question. Aujourd'hui, il a rejoint le groupe qu'il a créé en nous permettant de partager son fardeau, celui des capitaines et des pères. Le fardeau des hommes. Ce que nous avons appris c'est qu'on ne peut pas échapper au vent. Il faut le braver, régler ses voiles et maintenir le cap. »
Commentaires : Inspiré d'une catastrophe survenue en 1961, Lame de fond est vendu comme un film mettant en scène un phénomène météorologique particulièrement rare et dévastateur : les grains blancs. Un grain blanc est une tempête très violente et soudaine, qui survient par beau temps. Mais à dire vrai, il faut attendre 1h22 pour l'arrivée du grain blanc et ce n'est donc pas le sujet principal. Quel est-il ?
Jeff Bridges incarne le skipper, Christopher Sheldon, d'une magnifique goélette : l'Albatross. Sheldon accueille à bord de son navire des adolescents issus de bonnes familles mais en difficulté avec le système scolaire classique. Ces jeunes gens reçoivent des cours à bord. La femme du capitaine, médecin, s'occupe des matières scientifiques. Mc Crea, marin philosophe et poète, apporte la touche culturelle. Il s'agit surtout de profiter de la vie en mer pour former les caractères et faire de ces adolescents indolents des hommes. Le mythe de la mer formatrice des âmes et des corps a encore de beaux jours devant lui. Rivaux et moqueurs les uns envers les autres, les adolescents apprennent à se connaître et deviennent solidaires face aux épreuves. Solidaires, ils le sont aussi vis-à-vis de leur capitaine, mis en cause au cours d'un procès pour sa conduite du navire.
Cette partie sur la formation des adolescents n'est pas désagréable mais reste bien naïve. Ridley Scott tente de camper des personnages humains et de montrer l'évolution de leur caractère. Mais l'ensemble est bien souvent convenu et caricatural. Le capitaine Sheldon manque ainsi singulièrement d'épaisseur et incarne le prototype du "marin bourru au bon coeur" mille fois vu et revu. Jeff Bridge, brillant dans The Big Lebowski des frères Cohen ou Crazy Heart de Scott Cooper, sorti cette année (1), a dans Lame de fond la mâchoire serré, l'expressivité d'un poulpe et la finesse de jeu d'une baleine à bosse. La mort de sa femme lors du naufrage peine à nous émouvoir faute d'avoir su nous rendre ces personnages attachants, vivants. La catastrophe elle-même ne nous fait guère frissonner. Ridley Scott nous avait habitué à une débauche d'effets bien plus importants. Peut-être a-t-il manqué de moyen ? Quant au grain blanc, on en n'apprendra pratiquement rien, hormis quelques vagues allusions au cours du procès.
On appréciera malgré tout au cours du film quelques belles scènes de navigation et la prestation d'un acteur magnifique et silencieux : l'Eye of the Wind construit en 1911 et que le temps n'a pas altéré.
En bref : Un film un peu long et qu'on oublie bien vite.
(1) Jeff Bridges est également à l'affiche aux côtés de Kevin Spacey, Ewan Mc Gregor et Georges Clooney dans Les chèvres du Pentagone.
Catégorie : Film
Réalisateur : Ridley Scott
Acteurs principaux : Jeff Bridges, John Savage, Caroline Goddall...
Date : 1996
Studios : Hollywood Pictures, Largo Entertainment et Scott Free Productions
Durée : 125 min
Les premières phrases : « - Ici, ici, viens là.
- Chuck, dépêche-toi. Tu es prêt ? On y va ?
- Oui, on y va.
- Tu retrouveras tout quand tu reviendras.
- Je sais. »
L'extrait : « Le grain blanc.
- Accrochez-vous.
- Accrochez-vous !
- Chef !
- Ca répond plus.
- Faîtes sortir les autres.
- Il faut sortir.
- Il faut que tout le monde sorte. »
Les dernières phrases : « On ne lui a pas retiré sa licence mais je me demande si un jour il reprendra la mer. Ce dont je suis sûr, c'est que si il le faisait, je repartirais avec lui. Tous sans exception, sans même se poser la question. Aujourd'hui, il a rejoint le groupe qu'il a créé en nous permettant de partager son fardeau, celui des capitaines et des pères. Le fardeau des hommes. Ce que nous avons appris c'est qu'on ne peut pas échapper au vent. Il faut le braver, régler ses voiles et maintenir le cap. »
Commentaires : Inspiré d'une catastrophe survenue en 1961, Lame de fond est vendu comme un film mettant en scène un phénomène météorologique particulièrement rare et dévastateur : les grains blancs. Un grain blanc est une tempête très violente et soudaine, qui survient par beau temps. Mais à dire vrai, il faut attendre 1h22 pour l'arrivée du grain blanc et ce n'est donc pas le sujet principal. Quel est-il ?
Jeff Bridges incarne le skipper, Christopher Sheldon, d'une magnifique goélette : l'Albatross. Sheldon accueille à bord de son navire des adolescents issus de bonnes familles mais en difficulté avec le système scolaire classique. Ces jeunes gens reçoivent des cours à bord. La femme du capitaine, médecin, s'occupe des matières scientifiques. Mc Crea, marin philosophe et poète, apporte la touche culturelle. Il s'agit surtout de profiter de la vie en mer pour former les caractères et faire de ces adolescents indolents des hommes. Le mythe de la mer formatrice des âmes et des corps a encore de beaux jours devant lui. Rivaux et moqueurs les uns envers les autres, les adolescents apprennent à se connaître et deviennent solidaires face aux épreuves. Solidaires, ils le sont aussi vis-à-vis de leur capitaine, mis en cause au cours d'un procès pour sa conduite du navire.
Cette partie sur la formation des adolescents n'est pas désagréable mais reste bien naïve. Ridley Scott tente de camper des personnages humains et de montrer l'évolution de leur caractère. Mais l'ensemble est bien souvent convenu et caricatural. Le capitaine Sheldon manque ainsi singulièrement d'épaisseur et incarne le prototype du "marin bourru au bon coeur" mille fois vu et revu. Jeff Bridge, brillant dans The Big Lebowski des frères Cohen ou Crazy Heart de Scott Cooper, sorti cette année (1), a dans Lame de fond la mâchoire serré, l'expressivité d'un poulpe et la finesse de jeu d'une baleine à bosse. La mort de sa femme lors du naufrage peine à nous émouvoir faute d'avoir su nous rendre ces personnages attachants, vivants. La catastrophe elle-même ne nous fait guère frissonner. Ridley Scott nous avait habitué à une débauche d'effets bien plus importants. Peut-être a-t-il manqué de moyen ? Quant au grain blanc, on en n'apprendra pratiquement rien, hormis quelques vagues allusions au cours du procès.
On appréciera malgré tout au cours du film quelques belles scènes de navigation et la prestation d'un acteur magnifique et silencieux : l'Eye of the Wind construit en 1911 et que le temps n'a pas altéré.
En bref : Un film un peu long et qu'on oublie bien vite.
(1) Jeff Bridges est également à l'affiche aux côtés de Kevin Spacey, Ewan Mc Gregor et Georges Clooney dans Les chèvres du Pentagone.
> La semaine prochaine : Le Musée de la Marine (Paris).
> Dans deux semaines : Pirates des Caraîbes (un jeu de société).